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Le Louvre sous l’occupation (Francofonia) – Aleksander Sokurov

Mise en page 1Qu’est-ce que serait notre monde sans l’art? Qu’est-ce que seront la France et l’Europe sans les œuvres qui ont contribué à définir leur caractère?

Ces questions représentent le fil rouge du dernier travail du metteur en scène russe Aleksandr Sokurov, qui en 2011 a gagné le prix plus important à Venise, le Leone d’Oro, avec le film Faust, dernière partie de la tétralogie sur le pouvoir commencée en 1999 avec Moloch.

Le film, qui a été présenté à la dernière Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica, rappelle celui qui était dédié – il y a plus de dix ans – à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, Russian Ark, mais change totalement les lieux et les protagonistes, qui deviennent en ce moment la France envahie par les nazis et le Louvre, le symbole par excellence de toute la nation à l’étranger. Plus précisément, Francophonie, à travers la rencontre de Jacques Jaujard, qui avait été nommé directeur des Musées nationaux et de l’École du Louvre en 1940, et de Franz Wolff-Metternich, un aristocrate allemand responsable de la protection des œuvres d’art de l’ennemi, montre ces deux hommes de culture, si différents et pourtant si proches, engagés à préserver le patrimoine artistique qui, pendant les siècles, a trouvé dans le Louvre sa propre maison. Les deux hommes, en fait, pensent la mȇme chose, c’est à dire de protéger la valeur inestimable des symboles produits par la créativité humaine. Eux-mȇmes deviennent l’image idéale du fonctionnaire chargé de veiller sur le temps qui passe, au-dessus de la politique et de ses acteurs.

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A moitié entre le documentaire et le film onirique, l’œuvre mélange un répertoire d’images réelles avec des matériaux d’archives inventés, du noir et blanc avec les couleurs, des personnages qui appartiennent à l’univers de l’histoire avec des autres qui font partie de l’imaginaire de l’auteur. Cependant, le sens de ce qui se passe sur l’écran du cinéma ne devient jamais trop compliqué pour le spectateur, grâce à la voix off de l’auteur qui accompagne une scène après l’autre. NoteVerticali.it_Francofonia_2Napoléon et Marianne, icȏnes de la révolution et des grandes batailles, au rythme du mantra national “Liberté, fraternité et égalité”, sortent de leurs tableaux et deviennent eux aussi les guides idéales du Musée et de ses péripéties.

En valorisant la technique apprise sur les différents plateaux de ces travaux précédents, Sokurov souligne l’importance du Musée comme lieu privilégié pour la construction de l’identité nationale et point de rencontre pour l’instauration du dialogue entre une nation et le monde hors d’elle. Il propose, avec son effort, l’idée d’un carrefour pour les cultures d’Europe. De cette façon, la mémoire et l’art offrent à l’humanité la possibilité de se transformer en culture, sentiment vivant, dépassant ainsi toutes différences.

De Valeria De Bacco

 

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